Connaissez-vous beaucoup de Fred?
Pendant que je suis astreinte à subir les affres du cycle féminin, je suppose que je vais essayer de me concentrer une fois pour toutes sur quelque chose. Je vais commencer par implorer à mes ovaires la sainte paix christique, si c’est possible, diantre (juron « classy » qui prend aisément la fonction de damn).
Moi, j’en connais des tonnes (des Fred). Parmi eux, trois au moins m’ont été des profs, et deux, de trompette.
On voulait parler de musique. Parlons de musique. Gaube. Compositeur tellement contemporain qu’il est vivant et que si vous lisez ce billet, les chances dépassent pas mal les 70% que vous lui avez déjà adressé la parole. Ou que vous l’avez croisé, ou que vous vivez dans la même ville et vous l’avez sûrement déjà vu en photo. Pour commencer, Gaube, en suédois, en tout cas pour se prononcer «gôbe» comme on le fait tous, ça s’écrirait Gåb. En théorie, Gåb, ça veut rien dire. Sauf que gåbar, là, par exemple, ça veut dire marchabilité. En anglais, on écrirait Gob. Mais en suédois, Gob, c’est écrevisse. Donc, «écrevisse marchable» ? Hmm.
Fred — le mot, là — c’est «paix» en suédois. Comme dans «La mig i fred». Laisse-moi en paix. Cool, hein? Encore PLUS cool! C’est le même mot pour trois langues!! Suédois, danois, norvégien. WOW!
Bref, ce compositeur bien de notre temps a une vie… est-ce que c’est le bon terme? Faut dire, il a un statut bien particulier, il est étudiant. Au conservatoire, qui plus est. Qu’est-ce que ça mange en hiver, un compositeur de conservatoire? Des pinottes, si c’est chanceux. Et en cas d’exception, des radis bio. En gros, Gaube vit quand même dans Outremont et se fait enseigner par le pas pire prestigieux Serge Provost. En plus de ça, il prend des cours de piano avec la formidable réaligneuse de planètes Monique LeBlanc et suit des cours de musique algorithmique et d’orchestration avec son premier prof, puis il fait aussi de l’analyse avec Michel Gonneville, mais a refusé de continuer l’histoire de la musique avec Liette Yergeau. Cela dit, il fait de l’histoire de l’art avec Édouard Lachapelle, aux dernières nouvelles. En plus du cours magique de Jean Landry sur la sonorisation.
Film de Dreyer qui imite le style de Vilhelm Hammershøj
Bon, ça c’est ce qui est de son horaire (en gros, pis là faut compter une fois de temps en temps aller sur internet, foutre le bordel en fessant sur des poubelles pis faire des toiles à la Pollock: grandes dimensions, par terre, sans scrupules).
Après ça viennent les lectures zen et les quelques bières entre autres quelques concerts par-ci par-là. Rassurez-vous, il prend aussi le temps de se laver assez souvent.
À part de (d’)ça, il compose de la musique assez intéressante, du genre le
Bouette Generator 3000
qui génère des sons midi du Général MIDI, Yeah ! Tout ça de façon aléatoire avec des belles images et des patch Max semi crades.
Puis, il peut faire des sacrées jolies affaires pour flûte. Comme La flûte fuit. En plus une cute allitération. Puis la Pièce pour piano sans titre vraiment l’fun malgré son absence de titre !
En passant, il a déjà fait de l’électro, mais on n’a jamais vraiment entendu ça. Faudra que ça se fasse un jour, je pense.
La douleur est pas vraiment passée. Mais j’ai parlé de musique.