L'antiproton attendrissant

L'analyse se dévêtirait:

Catégorie: Esthétism (prononcer à l’anglaise)

Ce billet ne changera pas le monde

by Vanessa Massera

Ce billet ne changera pas le monde. Il est aussi fade qu’un billet de blogue qui ne raconte rien. Il est aussi imperceptible qu’un flocon dans une tempête de neige. Il laisse aussi indifférent qu’un courant d’air qui n’a pas lieu.

Ce billet n’a absolument rien à redire, ce billet peut même aller se rhabiller. Il songe d’ailleurs à aller se coucher. Mais il est entêté, ce billet. Sans changer le monde, il veut quand même exister. Comme le flocon veut exister. Et sans le flocon, pas de tempête.

Alors le monde, il est screwed. Parce que le monde, il existerait pas sans ce billet de blogue qui ne le changera pas. Parce qu’il faut de la fadeur et de l’insignifiance dans ce monde pour que, parfois, une roue soit inventée. Puis, quelques siècles plus tard, un bouton à quatre trous.

Mais, ce billet n’a toujours pas plus de valeur qu’un vieux reçu froissé qui a passé par la machine à laver et la sécheuse, et qui a pris la couleur de tes shorts avant de s’émiéter.

Il existe, parfois, dans la vie, certaines choses très inertes, qui ne changent pas le monde, qui ne dérangent personne, et qui n’encombrent pas grand-monde, qui ne puent pas dans la poubelle, mais qui te donnent une excuse pour prendre 40 secondes pour penser à de quoi t’as l’air et qui ne semblent pas valoir la peine d’être partagées.

Mais le monde est screwed s’il pense qu’il peut s’en passer parce que sans cette petite niaiserie, le monde ne serait pas ce qu’il est. Et ça ne changera pas.

Fornication Esthétique

by Vanessa Massera

Fantastique! Gaube se remet lui-même à sa place. Ça me sauve de la salive de clavier.

Je me pose la question, en ce moment, si être artistique en couchant avec quelqu’un est facile à entreprendre.

Qu’entendrions-nous par artistique? Serait-il de faire l’amour esthétiquement? Juste ça, ça me fait rire. On se mettrait à cataloguer le sexe hipster versus le sexe nerd? Hahaha.

Cette interrogation me vient du fait que la dernière recherche qui a mené à ce blogue est justement relation sexuelle artistique.

Est-ce qu’un artiste est toujours artistique? Donc même son acte de faire un bébé est une création tout aussi artistique?

Faudrait-il se donner une « étude de style » pour pratiquer l’artistique dans le sexuel?

Peut-être que cet acte que l’on pourrait qualifier de «vide», sans sentiment, pourrait ne plus l’être s’il est fait avec art.

Je suppose que le sexe à la dogme 95 serait facile à faire.

Je suppose aussi que le sexe est d’emblée baroque (même si…).

Sans tomber dans les clichés de jeux de rôle et de fétiches, pourrait-on essayer de styliser une relation sexuelle, à la manière de… une région, une période, une culture?

Créer ses propres gestes sexuels selon un principe esthétisant?

Y aurait-il donc une masturbation artistique indépendante (ex. pas porno ni industriel)?

Pourrait-on ensuite pousser l’observation, en faire des études et des stages?!

Maîtrise en masturbation mutuelle russe du XIXe siècle, ou encore Certificat en recherche sur l’acte sexuel inspiré du cinéma d’avant-garde, ou Doctorat en enseignement de l’esthétique de l’utilisation d’objets sexuels à travers les époques et les sexes?

Tant de questions auxquelles nous voulons répondre…

Sur ce, est-ce que it’s vraiment more fun to compute, Gaube?

MÉDIAS

by Vanessa Massera

Généralement, une situation problématique où l’on croit ne pas voir de solution possible, c’est une situation de peur. La peur est la première émotion qui aveugle et qui cause la stagnation, si ce n’est pas simplement la régression.

Mais la peur n’arrive pas de nulle part — elle est fondée, aussi absurdement puisse-t-elle l’être. L’espèce de tournant dans lequel les dernières années, chargées en innovations dans les communications, nous auront engagés indique une force grandissante d’échanges et d’ouverture d’esprit.

Il y a quelques années à peine, la mondialisation était l’un des sujets les plus controversés: où seraient les intérêts, l’identité nationale s’envolera-t-elle, se fera-t-on envahir démesurément, … ? (et ainsi de suite.) Historiquement, on peut effectivement observer un retrait de certaines cultures mineures, comme lors des grandes conquêtes européennes, où l’Occident a très radicalement éradiqué une bonne part des indigènes d’Amérique, pour n’employer qu’un exemple.

Or, cet exemple, qui dénote d’un ravage extraordinaire d’un point de vue humanitaire, n’est pas le modèle à perpétuer lorsqu’on veut étendre ses réseaux et s’enrichir. Ici encore, on a affaire à la peur. Si le choix qu’on fait, dans ces conditions-là, a été d’effacer ceux «qui se trouvaient sur notre chemin», c’est peut-être parce qu’on refusait de voir ce qu’ils pouvaient nous apporter, au lieu de craindre leur «nuisance».

À l’ère de la plus qu’exponentielle montée au pouvoir des médias sociaux, le redoutable Wikileaks fait parler, et le buzz est, disons, un peu plus que viral. C’est une réelle crainte internationale, un sujet de controverse sans précédent, et à peu près tous les autres attributs déjà mentionnés dans tout quotidien qui se respecte faisant mention de l’organisation mystère.

Wikileaks est l’enfant des médias numérique, et «la vérité sort de la bouche des enfants». Par sa jeunesse, ce puissant puits à informations journalistiques de premier niveau peut se qualifier de «pur», d’où mon rapprochement à l’enfance. Ironiquement, rien n’est encore casé quant à l’image de cette organisation, encore moins celle de son porte-parole aux prises avec des démêlés judiciaires qui, personnellement, me laissent plutôt perplexe.

Selon moi, c’est quand même assez remarquable que la superpuissance la plus cliché du monde (États-Unis), la plus sûre et fière d’elle-même, se sente aussi terrassée par la venue de Wikileaks. Je ne sais pas ce que font leurs stratèges, mais ils auraient dû l’avoir vu venir.

Intimité du gouvernement, intimité de l’individu

Aussi niaiseux que ça puisse paraître, la peur «de ne pas avoir d’intimité», dans une grande majorité des cas, est motivée par la peur de se faire juger. Au fond, craindre de se faire juger n’est pas si niaiseux que ça. Pourquoi? L’Histoire est une mine d’or d’exemples, plus absurdes et horribles les uns que les autres. Ne serait-ce que l’Inquisition, ou, plus récemment, le rêve hitlérien d’une société «pure». En plus de bien d’autres cas plus obscurs où, du simple caprice de l’un, l’autre serait outrageusement désavantagé, si ce n’est pas tué.

Sauf que l’affaire, c’est: pourquoi toutes ces horreurs? L’Inquisition, la persécution des Noirs d’Amérique, l’irrespect total des populations indigènes, et tout le reste? On pourrait répondre, sans trop se tromper, que ces «histhorreurs» ont été motivées par des «power trips». D’accord, mais pourquoi? À mon humble avis, ne pas vouloir céder sa place, la tenir aussi fermement, c’est être fermé à d’autres éventualités — avoir peur de la déception de n’être pas le centre du monde. L’avènement de l’héliocentrisme, ce n’est pas seulement une sérieuse leçon d’humilité, mais encore, une occasion d’avoir une vision infiniment plus étendue sur ce que l’on est et les possibilités qui nous sont offertes. Même un atome constitue un éléphant.

Donc, pour ce qui est de la peur de se faire juger, j’ai bien l’impression que les mœurs seront profondément requestionnées, que certaines étiquettes ne seront plus acceptables et que la vie n’aura pas le choix de devenir plus humaine. Des tas de «dangers» nous attendent lorsqu’on poste sur Facebook quelque chose de plus ou moins privé, ne serait-ce que par «manque aux conventions», ou de «conflit d’intérêt» avec la philosophie du dirigeant de l’entreprise.

C’est comme l’histoire des journalistes et la controverse Twitter (c’est pas parce qu’on se fait connaître en public qu’on n’a que cette dimension-là, uniquement).

C’est pas parce qu’un prof est prof qu’il n’a pas de salut hors de l’école, que sa vie privée ne peut pas être différente de celle du travail. D’ailleurs, la notion de «travail» est plutôt portée à se ranger du côté de ce que l’on reconnaît comme «culture», par opposition à «nature». C’est une invention, cette affaire-là. Évidemment, on a toujours besoin de travailler. Mais devoir garder une image, travailler pour l’argent, ça, c’est très superficiel et assez loin des vrais besoins humains.

Pourquoi les médias sociaux, le web 2.0 et tout ce qui vient avec prennent-ils autant de vigueur ? Simple! Pour la même raison qui a poussé la France à raccourcir son souverain en 1793! Y’en a marre de pas se faire entendre!

Qu’est-ce qui garde Facebook en santé? Le caractère pervers, sans doute, de l’humain, mais ce caractère pervers n’est-il pas motivé par un désir d’attention, d’échange et d’amour? Simple, non?

Couch Surfing, ça marche, et ça marche parce que ça réussit remarquablement à instaurer une confiance, basée sur une incroyable ouverture d’esprit qui, croyez-moi, enrichit à souhait.
Il faut juste arrêter d’avoir peur. Mais avant de comprendre, il faut faire des erreurs. On en est un peu là.

«Celui qui ne fait jamais d’erreurs devient vieil idiot.» – Týr, dieu-stratège nordique.

Pierre Lapointe et l’éblouissement « cettevilleetrange.org

by Vanessa Massera

Extrait d’un article que j’avais l’intention de poster ici, mais qui a fini sur Cette ville étrange, ce qui n’est pas si mal après out.

Pierre Lapointe et l’éblouissement

-Créations (postludes) | Vanessa Sorce-Lévesque , 17.12.10

Les concerts de Pierre Lapointe des 3 et 4 décembre derniers se seront traduits en d’éblouissantes merveilles, au bouquet surprenant avec une touche d’innovation absolument rafraîchissante.

C’est avec fébrilité que le public de la lumineuse salle de concert du Conservatoire de musique de Montréal buvait littéralement le moment musical, s’accrochant parfois aux paroles du notoire chansonnier, ou se laissant tout simplement soulever par l’exquise interprétation du Quatuor Molinari, comme par celle d’un ensemble baroque dont on souhaiterait plus de visibilité (!).

Deux genres, deux publics

Le monde de la musique, aussi petit puisse-t-il être, est à la fois extrêmement compétitif et tiré de tous côtés par diverses écoles, toutes férocement plus orgueilleuses les unes que les autres, oppida défendues avec les plus grandes rigueurs et les plus subtiles éloquences intellectuelles. Écoles, d’ailleurs, qui ont aussi, plus souvent qu’autrement, leur fidèle public, aux idéologies tout aussi précises. De façon générale, il n’y a qu’à penser aux différences de perceptions et de fonctions qu’ont les musiques punk et métal en opposition aux groupes be-bop et cool jazz, ou encore le chansonnier francophone par rapport aux chercheurs acoustiques de tout acabit. (…)

via Pierre Lapointe et l’éblouissement « cettevilleetrange.org.

9234952 73459234852 – 348345

by gaube

Je suis à nu avec vous. Vous connaissez mes défauts. Je ne me sens, par conséquent, plus vraiment obligé de me justifier par rapport à mon retard dans ma chronique du dimanche. Puis vous savez à quel point j’affectionne la contradiction. Je ne suis même pas conséquent par rapport à cette affection. Je ne pense rien, et tout (et ça gosse tellement Vanessa). Mais peu importe, j’ai décidé que dorénavant, la chronique du dimanche allait être n’importe quand (pour aujourd’hui, c’est maintenant), mais qu’elle allait continuer de s’appeler la chronique du dimanche.

Hermétisme II

J’ai eu une discussion avec un flûtiste à la bibliothèque, l’autre jour. Il disait que la musique contemporaine, au début, c’était difficile à comprendre. Je n’aime pas le mot comprendre, et je rejetais complètement la notion de compréhension (au sens intellectuel) de la musique jusqu’à cette discussion.

Selon moi, aimer la musique contemporaine, c’est comme aimer le scotch. Ce n’est pas intellectuel, mais sensoriel, et l’appréciation de cette musique se fait par l’aiguisement d’une sensibilité, et non d’une étude.

Pour aimer le scotch, on peut connaître la théorie… le fût de chêne, le malt, l’Écosse… mais ça ne nous permettra pas d’aimer le scotch.

Aimer le scotch, c’est le « comprendre ». Pour «apprendre» à aimer le scotch, il faut tout simplement en boire, histoire de raffiner son expérience.

Quand on boit du scotch, c’est l’intégrale de notre expérience gustative qui passe sur notre langue. «Des mûres, des clous de girofle, un peu de boisé, un soupçon de vanille…» Et plus on apprécie de mets culinaires, plus on aime le scotch.

Et plus on aime le scotch, plus on aime tout, et qu’on aime goûter à tout, et qu’on crée des liens entre tout et tout : on devient ami avec notre langue.

Dans les quatuors à cordes de Lachenmann, on peut y entendre des flûtes, des clarinettes, la mer, une radio qui griche… s’en dégage une sorte d’émotion indescriptible propre à l’art profond.

Néanmoins, il existe certaines musiques qui demandent plus de connaissances théoriques pour les apprécier. Le flûtiste m’aura convaincu en me parlant d’une fugue de Bach, ou d’un solo de jazz. Réflexion à poursuivre…

Claude Gingras

J’ai une ex qui, comme Claude Gingras, était constamment déçue de moi car je ne répondais pas à ses attentes (essayez pas, c’était pas sur le plan sexuel – ah que vous avez l’esprit mal tourné!). Je n’étais pas ci, je n’étais pas ça, et même si j’étais quelque chose de pas si pire, je n’étais pas ce qu’elle s’était imaginé de moi : j’étais donc un enfoiré.

Claude Gingras a détesté le dernier concert d’Halloween de la SMCQ parce qu’il n’avait «rien à voir avec l’halloween.» Oui, et alors? C’était autre chose que des citrouilles, des sorcières et des zombies. Et puis? Est-ce que c’était bon ou mauvais?

Ah, les critiques et les femmes!

Mot de la fin

Lachenmann! Il gagne le prestigissime « prix » de mon compositeur préféré de la semaine. Vous le trouvez difficile à cerner? Moins que les critiques et les femmes! (bon ok, ça devient obsédant ma comparaison – une chance que la chronique se termine!)


Tsé. Vous êtes pas obligés de l’écouter au complet pour « comprendre ». Des fois, on finit pas notre assiette pis c’est correct aussi.

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by gaube

La chronique du dimanche d’aujourd’hui (qui n’est pas dimanche) porte 5 sous-titres, soit le nombre de chefs d’accusation auxquels Omar Khadr a plaidé coupable.

Pierre Lapointe

Si j’aurai pris tant de retard à ma célébrissime chronique, c’est, entre autre, parce qu’il fallait que je termine mes arrangements pour Pierre Lapointe et le quatuor Molinari.

J’ai entendu celui de Michel Gonneville (un professeur de composition au conservatoire). Harpe. Septolets, quintolets. Harmonie flyée. Super beau.

« Tu ne penses pas que Pierre va avoir de la difficulté à chanter ça?

– Y’a juste à pratiquer.»

(en fait, sa réponse était beaucoup plus nuancée que ça, mais moins drôle)

Je me suis dis que l’une des concrétisations de la maturité en composition, c’est d’oser.

Jujubes + bière

« Ouche, ça scrap tellement le goût de la bière!

– Mais ça rehausse tellement celui des jujubes! »

Hermétisme

« Est-ce que t’es au moins conscient que c’est un niveau d’hermétisme très élevé, ce genre de musique-là où on crie et qu’on tape sur le violoncelle?

– Non, il ne s’en rend pas compte » , répondit Florence à ma place.

Un cri dans une toune. En quoi c’est hermétique?

C’est le même cri que l’on retrouve dans une pièce de théâtre ou dans un film. Le contexte qui est différent, mais c’est le même cri.

L’hermétisme, c’est quelque chose de difficile à comprendre. Or, un cri est beaucoup moins hermétique qu’un do. De toute façon, la musique, c’est toujours hermétique.

Je songeais à la musique pop en prenant ma douche, il y a quelques jours. La musique pop, c’est une convention. Un accord de do dans une toune des Beatles, c’est le même accord de do que dans une symphonie de Mozart. Mais Mozart ne passe pas à CKOI.

Couplet, refrain, bridge ; sujet de paroles récurrentes ; progression d’accords semblables ; bon beat de drum qui groove.  Ça nous permet de mieux appréhender ce chaos dans lequel on palpe le beau, parce qu’on ne se retrouve devant un chaos pas entièrement différent de qu’est-ce qu’on a connu avant.

La musique contemporaine, c’est certain que c’est déroutant, qu’on a très peu de points de repère si on en entend pour la première fois. Mais hermétique, pas toujours.

Guantanamo beach

(mille excuses à Alexis Raynault)

 

À la recherche du temps perdu

C’est un peu paradoxal qu’un livre qui prend autant de temps à lire s’appelle « à la recherche du temps perdu. » Enfin. Voici un passage qui m’a émouvé :

Mais aucun n’aurait été jusqu’à dire : « C’est un grand écrivain, il a un grand talent. » Ils ne disaient même pas qu’il avait du talent. Ils ne le disaient pas parce qu’ils ne le savaient pas. Nous sommes très longs à reconnaître dans la physionomie particulière d’un nouvel écrivain le modèle qui porte le nom de « grand talent » dans notre musée des idées générales. Justement parce que cette physionomie est nouvelle, nous ne la trouvons pas tout à fait ressemblante à ce que nous appelons talent. Nous disons plutôt originalité, charme, délicatesse, force ; et puis un jour nous nous rendons compte que c’est justement tout cela le talent.

Combray, page 206

Composer’s block

by Vanessa Massera

Quand ça t’arrive de penser aimer quelque chose, mais t’es pas trop convaincu, et tu sais pas vraiment pourquoi, et qu’on dirait que tu veux pas agir parce que tu veux pas tout foutre en l’air. En fait, tu sais juste pas pourquoi ça pourrait être mieux, et tu sais pas plus comment rendre ça mieux.

Je vis ça vraiment souvent.

Et on dirait que la musique, c’est le pire langage pour « comprendre » quelque chose. Le meilleur langage pour se donner une excuse pour se changer les idées. Mais restons esthétiques.

(vidéo qui s’embed pas)

Gaube

by Vanessa Massera

Connaissez-vous beaucoup de Fred?

Pendant que je suis astreinte à subir les affres du cycle féminin, je suppose que je vais essayer de me concentrer une fois pour toutes sur quelque chose. Je vais commencer par implorer à mes ovaires la sainte paix christique, si c’est possible, diantre (juron « classy » qui prend aisément la fonction de damn).

Moi, j’en connais des tonnes (des Fred). Parmi eux, trois au moins m’ont été des profs, et deux, de trompette.

On voulait parler de musique. Parlons de musique. Gaube. Compositeur tellement contemporain qu’il est vivant et que si vous lisez ce billet, les chances dépassent pas mal les 70% que vous lui avez déjà adressé la parole. Ou que vous l’avez croisé, ou que vous vivez dans la même ville et vous l’avez sûrement déjà vu en photo. Pour commencer, Gaube, en suédois, en tout cas pour se prononcer «gôbe» comme on le fait tous, ça s’écrirait Gåb. En théorie, Gåb, ça veut rien dire. Sauf que gåbar, là, par exemple, ça veut dire marchabilité. En anglais, on écrirait Gob. Mais en suédois, Gob, c’est écrevisse. Donc, «écrevisse marchable» ? Hmm.

Fred — le mot, là — c’est «paix» en suédois. Comme dans «La mig i fred». Laisse-moi en paix. Cool, hein? Encore PLUS cool! C’est le même mot pour trois langues!! Suédois, danois, norvégien. WOW!

Bref, ce compositeur bien de notre temps a une vie… est-ce que c’est le bon terme? Faut dire, il a un statut bien particulier, il est étudiant. Au conservatoire, qui plus est. Qu’est-ce que ça mange en hiver, un compositeur de conservatoire? Des pinottes, si c’est chanceux. Et en cas d’exception, des radis bio. En gros, Gaube vit quand même dans Outremont et se fait enseigner par le pas pire prestigieux Serge Provost. En plus de ça, il prend des cours de piano avec la formidable réaligneuse de planètes Monique LeBlanc et suit des cours de musique algorithmique et d’orchestration avec son premier prof, puis il fait aussi de l’analyse avec Michel Gonneville, mais a refusé de continuer l’histoire de la musique avec Liette Yergeau. Cela dit, il fait de l’histoire de l’art avec Édouard Lachapelle, aux dernières nouvelles. En plus du cours magique de Jean Landry sur la sonorisation.

 

«Le verbe»

Film de Dreyer qui imite le style de Vilhelm Hammershøj

 

Bon, ça c’est ce qui est de son horaire (en gros, pis là faut compter une fois de temps en temps aller sur internet, foutre le bordel en fessant sur des poubelles pis faire des toiles à la Pollock: grandes dimensions, par terre, sans scrupules).

Après ça viennent les lectures zen et les quelques bières entre autres quelques concerts par-ci par-là. Rassurez-vous, il prend aussi le temps de se laver assez souvent.

À part de (d’)ça, il compose de la musique assez intéressante, du genre le

Bouette Generator 3000

qui génère des sons midi du Général MIDI, Yeah ! Tout ça de façon aléatoire avec des belles images et des patch Max semi crades.

Puis, il peut faire des sacrées jolies affaires pour flûte. Comme La flûte fuit. En plus une cute allitération. Puis la Pièce pour piano sans titre vraiment l’fun malgré son absence de titre !

En passant,  il a déjà fait de l’électro, mais on n’a jamais vraiment entendu ça. Faudra que ça se fasse un jour, je pense.

La douleur est pas vraiment passée. Mais j’ai parlé de musique.

Banksy

by Vanessa Massera

Si vous connaissez pas Banksy, faites donc un tour sur son site web. Il est impressionnant.banksy.co.uk

Coup d’éclat !

by Vanessa Massera

En remplacement de la chronique du dimanche de notre Princesse Gaube en retraite d’Internet.

Un aperçu de l’allure princessale gaubesque…